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Publications / De bons résultats techniques pour les Blondes de Joël et Martine Lavèze !

Arrivée en 2ème position du challenge départemental 2016 des Sabots en Blonde d’Aquitaine, l’Earl Lavèze est composée d’un troupeau d’une centaine de mères sur une SAU de 178 ha à Brens.

Le troupeau bovin viande de Joël et Martine Lavèze compte une centaine de mères de Blondes d’Aquitaine. Un choix pour la race qui était déjà fait à l’achat des premières vaches en 1987. «J’avais vraiment eu le coup de cœur pour la Blonde d’Aquitaine au cours de mes stages dans des élevages de renom» explique Joël Lavèze. «Je voulais donc me spécialiser dans cette race. Très vite, nous avons investi dans la génétique en achetant des taureaux en station raciale. Dès les années 90, nous avons adhéré à l’Upra et au contrôle de performances. A l’époque, il y avait une demande assez forte pour les produits d’élevage. Nous avons donc essayé de nous positionner au maximum sur ce créneau.»

Avec 178 ha de SAU et notamment 28 ha de vigne, le travail a toujours était un frein pour la participation aux concours de la race. Les Lavèze ont donc fait leur place au sein de la petite famille des sélectionneurs par d’autres biais. «Nous avons vendu des produits qui ont eu de très bons résultats nationaux. Nous mettons régulièrement des veaux en station raciale. Et petit à petit, nous avons réussi à faire connaître notre élevage. Même si les temps sont moins favorables, nous arrivons toujours à vendre entre 10 et 15 génisses par an pour l’élevage et deux à trois taureaux en station. Les concours, nous y pensons toujours un peu. Si nous arrivons à réduire un peu notre temps de travail, nous aimerions bien en faire un peu plus ! Cette race, c’est vraiment une passion pour nous !»

Le succès des animaux de l’Earl Lavèze ? Des animaux très racés, avec de grands gabarits. Sur la campagne 2014 / 2015, qui a servi pour le challenge des sabots 2016, l’élevage affiche des index de synthèse au-dessus de la moyenne raciale : un Ivmat des vaches de 100,2 et un Isevr des veaux produits de 109,3. Avec un système de reproduction basé sur la monte naturelle, les Lavèze ont toujours misé sur les stations raciales pour choisir leurs taureaux. «C’est un bon moyen pour comparer les animaux entre eux, sachant qu’il s’agit de veaux déjà de haut niveau génétique. Et puis, c’est gage de sécurité sanitaire !» Un des premiers taureaux a avoir fortement marqué le troupeau, c’est Stan. «Il a amené beaucoup de développement squeletique, énormément de qualité de race et de gros bassins. Nous avons gardé beaucoup de ses filles dans le troupeau, elles commencent à partir maintenant.» Derrière ce taureau très typé «élevage», les Lavèze ont ramené des qualités maternelles et du développement musculaire en utilisant notamment Béarnais (Léo x Falou).

Gérer la problématique «travail»

Avec une taille de troupeau et des surfaces viticoles non négligeables, les Lavèze ne manquent pas d'occupation. A cela s'ajoute le fait que l'exploitation est composée de 3 sites, distants de 1 et 4 km, sur lesquels sont répartis les animaux. De l'entraide et un salarié à mi-temps viennent alléger un peu la charge de travail, mais les éleveurs ont bien-sûr trouvé des solutions pour arriver à mener de front la conduite du troupeau et les travaux des champs et des vignes. L'hiver, la ration est distribuée une fois par jour aux vaches et aux génisses à la mélangeuse. Les veaux sont avec les vaches, avec libre accès à leurs boxes, où ils ont du concentré à volonté. Les réformes sont conduites avec de l'aliment complet et du foin. L'été, la pratique d'un paturage libre continu permet aux exploitants de se consacrer aux cultures. «Nous faisons des lots de 20 à 30 vaches, que nous laissons sur de grandes parcelles pour que la pression de pâturage ne soit pas trop forte. Ce n'est pas forcément ce qui valorise le mieux les prairies, mais pour l'instant, nous n'avons pas le temps de mettre en place un pâturage tournant.

L'agrandissement du bâtiment d'élevage principal, sur le siège de l'exploitation, leur a permis de gagner également en temps de travail. «Nous avons gagné 35 places. Cela nous a permis de regrouper un peu le troupeau, mais nous allons continuer dans ce sens, parce que nous n'exploiterons plus le site le plus éloigné. Cette année, nous allons donc diminuer le nombre d'animaux pour arriver, en 2018, à 60 mères toutes réunies dans ce bâtiment. Il faut qu'on lève un peu le pied côté boulot.» Les travaux dans le bâtiment ont aussi été l'occasion d'améliorer le confort de travail également. «Le vrai plus, pour nous, c'est le box de velage où nous avons installé la barrière à cesarienne et allaitement. Pour manipuler les animaux en toute sécurité, c'est un vrai plus !» Le velage est un moment très suivi par les Lavèze. Ils ont investi dans le Smart'Vel pour éviter les aller-retour nocturnes. «On installe les capteurs dès qu'on observe la descente du nerf. Après réception du SMS et de l'appel, on attend environ 1 heure et puis on va voir comment les choses se passent. Souvent la vache a vêlé. Sinon on ne voit ni la poche, ni les pattes, on fouille et on intervient au besoin. La vache est ensuite mise en box. Nous suivons de près la prise du colostrum. C'est une étape essentielle pour la santé du veau derrière ! Si nécessaire, on fait têter. Pour ça, la barrière est vraiment pratique !»

S. Lenoble - Paysan Tarnais

 

Progrès génétique et maitrise technique expliquent ce bon résultat au challenge des sabots

Dans l’élevage Lavèze, la progression du niveau génétique s’est naturellement faite par les taureaux utilisés. De ce point de vue, Joël et Martine ne prennent pas de risque. Achat des taureaux en station raciale et utilisation de l’insémination artificielle, c’est le moyen le plus sûr d’amener une génétique connue et amélioratrice dans leur troupeau. Grâce à ces outils, les Lavèze produisent des veaux avec de la croissance et du développement. Ils ont également progressé sur le poids moyen des vaches de réforme avec 570 kg carcasse de moyenne l’année dernière. Petit inconvénient malgré tout, en ces temps où le marché de la viande est encombré, les grosses carcasses partent moins vite.

Du point de vue technique, Joël et Martine obtiennent de bons résultats de reproduction. Avec 379 jours d’intervalle vêlage-vêlage moyen, ils gagnent 20 jours par rapport à la moyenne des élevages suivis en contrôle de performances sur le Tarn. La période sensible pour parvenir à des bons résultats de reproduction se trouve entre – 2 mois et + 2 mois autour du vêlage. Dans cette période, l’alimentation doit être suffisamment concentrée pour couvrir les besoins des vaches en manque de capacité d’ingestion. Encore une fois, les Lavèze ne laissent rien au hasard. Analyses de fourrages et calculs de rations lui permettent d’éviter que ses vaches perdent de l’état après vêlage. Pendant la période hivernale, il donne 15 kg d’ensilage de ray-grass d'Italie, 5 kg de foin de luzerne 2ème coupe ou 3ème coupe, et 5 kg de foin de prairie permanente. Les vaches qui ont le veau, reçoivent en plus 1 à 2 kg de concentré.

La mortalité des veaux est également maitrisée. 9,3% de taux de mortalité situe l’élevage dans la moyenne des élevages en contrôle de performances dans le Tarn. Joël et Martine investissent notamment sur la prévention des diarrhées des veaux. Ils vaccinent à l’entrée de l’hiver toutes les vaches pleines de plus de 6 mois. Ils surveillent la prise de colostrum de chaque veau et si par hasard un veau ne prend pas son colostrum, il le sonde pour lui faire prendre du colostrum excédentaire qu’il a au préalable congelé. Comme tous les éleveurs, Joël et Martine souffrent de la baisse des prix de vente des produits. Grâce aux bons résultats génétiques et techniques, ils se trouvent mieux armé pour résister.

François ORFEO - Bovins croissance - Maison de l’Elevage du Tarn