Ces mammites se traduisent par une inflammation de la mamelle. Le trayon est gonflé et le quartier est dur et douloureux. Les sécrétions lactées sont épaissies, purulentes et nauséabondes. Souvent la mammite évolue avec la formation d’un abcès et le quartier est presque toujours perdu.
Cette pathologie est saisonnière et les cas surviennent généralement de juin à septembre sur des animaux au pâturage. Dans la région du Tarn et de l’Aveyron, les zones d’altitude (plus de 600 à 700 m) sont les plus touchées.
Contrairement aux mammites classiques, ce sont surtout les animaux hors lactation et de race allaitante qui sont atteints, les vaches allaitantes taries, ainsi que les génisses laitières ou allaitantes. Des boiteries et des avortements sont parfois associés aux mammites d’été. Bien souvent, c’est la boiterie qui déclenche l’appel au vétérinaire.
Les germes isolés lors d’épisode clinique sont des bactéries. Arcanobacterium pyogenes est l’une des plus souvent rencontrées, d’autres pathogènes comme Fusobacterium necrophorum, Streptococcus dysgalactiae ou Moraxella bovis sont parfois isolés.
Bien qu’il y ait peu de documents sur le sujet, les mouches semblent être liées à la transmission de la maladie, principalement l’espèce Hydrotaea irritans. Ce n’est pas une moucheuse piqueuse. Elle se nourrit des sécrétions de l’animal (larme, salive, lait…) et sa trompe possède des denticules qui abrasent les bords de plaies déjà présentes.
Il a été montré que la bactérie A. pyogenes pouvait survivre de 4 à 7 jours dans l’intestin ou à la surface de la mouche.
Les blessures de la mamelle et des trayons sont un facteur favorisant l’infection.
Comment traiter ?
Le plus souvent, c’est une association antibiotique et anti-inflammatoire par voie générale qui est prescrite.
Les antibiotiques intramammaires sont moins efficaces et la voie générale permet de prévenir le risque de septicémie (passage de bactérie dans le sang).
Dans de nombreux cas, le traitement ne permet pas de sauver le quartier, mais de sauver la vache, car l’affection est détectée trop tard. Le traitement limite la diffusion du germe dans l’organisme et l’extension de l’infection aux restes du troupeau (en empêchant la contamination des mouches).
Les bactéries responsables de l’infection ont tendance à s’enkyster dans la mamelle et à former des abcès. Les antibiotiques ne les atteignent plus sous cette forme. Les chances de guérison du quartier sont quasi-nulles.
Une analyse bactériologique de lait est préconisée pour cibler le traitement le mieux adapté. Mais elle est difficile car les animaux ne sont pas facilement manipulables et certains cas nécessitent un traitement d’urgence.
Quelle prévention ?
La prévention de la maladie consiste à limiter la présence des mouches et les blessures aux mamelles.
Différents produits insecticides sont utilisés sur les animaux. Pour optimiser l’efficacité, le produit peut être pulvérisé directement sur la mamelle.
Dans la pâture, il faut retirer les plantes susceptibles de blesser les animaux (ronces, chardons..).
Il faut également contrôler régulièrement les animaux en pâture.
N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Aide au diagnostic
L’ALMA propose aux éleveurs confrontés à cette pathologie de réaliser une bactériologie afin d’identifier la bactérie responsable de l’infection.
Une prise en charge partielle dans le cadre d’un suivi sanitaire sera envisageable.
Pour tout renseignement, contactez l’ALMA (GDS Tarn), Dr Charlette Fontaneil au 05 63 48 83 20.
Source : FODSA, ENVT